Interprète de conférence de formation, lauteur a parcouru une vie professionnelle variée: après avoir enseigné les langues vivantes aux adolescents et adultes, elle a travaillé dans la production de films et a ensuite créé et dirigé une école dinformatique, pour enfin rédiger des manuels dapprentissage informatique. Depuis 1994, elle sest passionnée en autodidacte pour la nutrition et la cuisine. Elle souhaite transmettre de façon concrète, par ses guides culinaires, la synthèse de son apprentissage dans le domaine.
Autodidacte de la santé par la force de ses multiples épreuves, survivante au long cours à l’insubmersible bonne humeur, Taty Lauwers témoigne de la renaissance que peut apporter une autre façon de cuisiner: l’Assiette Ressourçante (décrite dans Nourritures Vraies), une version plus douce du régime de la doctoresse .Kousmine, axée sur les nourritures vraies ancestrales.
Cette assiette permanente est potentialisée, chez elle, par des périodes de cure "Retour au Calme" (de type Seignalet ou paléo-nutrition, décrite dans "Paléo: le bon plan").
Familière pendant longtemps du syndrôme de fatigue chronique (fibromyalgie), opérée d’un cancer du colon à 38 ans, elle vit sans symptômes apparents avec une autre maladie auto-immune (rectocolite ulcéro-hémorragique; réputée pourtant incurable et grave) sans en subir les fâcheux effets grâce aux quelques techniques simples de prise en main du bien-être qu'elle communique dans ses livres.
Taty Lauwers me fait l’amitié de m’accueillir sur son site et d’y créer une nouvelle collection, Écritures : il me faut répondre à cette hospitalité par une parole que je voudrais la plus juste possible et, ce faisant, situer également l’esprit dans lequel les trois textes de Lamento me sont venus. On en a librement parlé, Taty et moi avant que je me décide, et je trouve, comme toujours, qu’il est particulièrement difficile de conserver la justesse toute musicale d’un dialogue où chacun, à travers l’autre, s’achemine vers ce qui se tient au-delà de ce que l’on croyait savoir avant de commencer.
J’ai pris conscience, dans ces conversations, de ce que je me perçois davantage comme un passager clandestin de l’écriture ou comme un messager anonyme : je transite discrètement, pour apporter quelque chose qui n’est pas « moi » mais qu’il m’importe d’apporter.
Taty et moi, ça remonte loin. Il ne faut pas chercher ailleurs la prémisse d’une collaboration éditoriale, complice, nourrie d’une myriade de discussions, d’échanges, de bons mots, de questions croisées qui tout d’un coup font naître une nouvelle collection dans sa propre maison d’édition. D’ailleurs Taty l’éditrice n’est qu’une facette de la courageuse exploratrice de la santé par l’alimentation, dont elle fut la première à tirer les moyens d’une véritable résurrection, il y a plus de vingt ans, j’en atteste, j’y étais. De l’alimentation terrestre à sa contrepartie politique et critique, et de là à la philo, et de là à l’écriture… disons que la conséquence est bonne… Affaire de digestion, probablement !
Et donc Taty m’épaule et me soutient. L’édition, elle connaît. Moi ? – Non !
Ce que j’en vois et j’en sais me donne le spectacle un peu éteint de nos jours d’une société de cour, avec ses strapontins et ses pliants escamotables, ses grands-seigneurs et ses starlettes des deux sexes, bruissant de petits calculs et de grandes déclarations.
J’aime bien l’idée de garder le sérieux du livre bien fait et de jeter tout le reste, à commencer par l’emballage-cadeau et la tête de gondole ; j’aime bien l’idée d’être publié chez une copine dont ce n’est pas le cœur de cible, comme j’aime bien celle de m’en aller à l’aventure sur des chemins de traverse, qui ne mènent nulle part, de court-circuiter les évidences du commerce éditorial, de la « communication » et du slogan ; j’aime bien l’idée d’être là où l’on ne m’attend pas, accueilli par quelqu’un qui m’a toujours accueilli, sans façon, mais avec énormément de cœur. Taty, pour commencer, quelqu’un qui n’a pas peur de moi, puisqu’elle n’a peur de rien. Alors que je me fais un peu peur, je dois l’avouer. Et puis j’aime bien ceux qui sont humains tout en sachant que ce n’est pas toujours facile.
Parlons donc du texte. Dois-je donc expliquer ce que j’écris, faire savoir pourquoi j’écris ? – Oui, idéalement. Mais je ne le peux pas, parce que je n’en sais rien. C’est probablement une mania, c’est-à-dire une folie, une lubie, un comportement borderline.
Peu de gens lisent, peu parmi eux écrivent, et rares sont ceux qui s’efforcent, ce faisant, de s’interroger sur ce qui se passe en eux, tandis qu’ils s’abandonnent à la transe scripturaire. Je ne sais pas si j’y arriverais moi-même.
S’interroger ne veut pas dire trouver, tout de suite ou un jour, la réponse, c’est-à-dire une information qu’il suffit ensuite de consigner quelque part. Écrire, c’est jouer avec le feu, en espérant perversement s’enflammer tout en restant maître de la situation. Écrire, c’est jouer à se rendre méthodiquement fou.
Mais il en est de l’écrit comme de la faïence, le feu doit être hautement soutenu pour produire l’émail qui ne resplendira jamais mieux qu’à froid et qui ne laissera rien suspecter de toute l’alchimie qui l’a rendu possible.
Et pourquoi donc écrire de la fiction, alors qu’on a bien voulu publier de moi un certain nombre d’ouvrages de philosophie dissuasivement « techniques » et parfaitement « sérieux » ?
Ce me sont des écarts d’écriture, comme on parle d’écarts de conduite, à ceci près que les chemins rouverts dans ces digressions abouties me paraissent plus essentiellement conjoindre l’affect au travail de l’esprit, le feu et l’eau. J’y tiens.
Ce sont des écarts, en ce sens que j’y vais aux confins du dicible et du soutenable, pour étudier comment l’on survit à une douleur plus grande que grande : il s’agira donc de la fuite, de l’exil, du repli sur soi, de l’éternelle lamentation…
Toutefois, cet être qui s’invente un cogito pour échapper au Malin Génie, selon René Descartes, n’est autre que le Malin Génie lui-même, c’est là sa suprême ruse. Parce que c’est lui, en fin de compte, l’écrivain.
Ce sont des textes qui ont été pensés pour la scène, pour des actrices que je connaissais bien, peu ou prou. J’avais leur voix dans l’oreille : par exemple, pour l’écriture d’Immer leiser, la voix singulièrement timbrée et magnétique de Monique Dorsel, âme du Théâtre-Poème de Bruxelles pendant si longtemps.
Oui, j’ai écrit pour la voix, dans l’esprit d’un chant, plutôt que pour l’esprit, parce que je crois, je sais même, que la musique est l’esprit restitué à lui-même dans toute sa plénitude et l’infinité fluctuante de ses nuances, alors que la parole n’en est qu’une projection appauvrie dans une temporalité qui fait récit linéaire et qui le perd par là même.
Et, on s’en rendra compte, ce sont des textes particulièrement douloureux, ce que j’assume. Mais ce n’est pas ma souffrance dont je me serai vidé à longueur de page : l’empathie que j’attends du lecteur, sa faculté de s’émouvoir à propos, comme le dit Oscar Wilde, de « personnages qui n’ont jamais existé », répond à la mienne, qui a besoin de fantômes et de chimères pour trouver l’espace surdimensionné que réclame le tragique indépassable de ce monde-ci, pour faire entendre son cri.
Je fais en cela la part entre la sensibilité et le trauma : la première est ouverte à tout ce qui n’est pas elle, et le second se ferme à ce qui n’est pas lui. On ne choisit pas d’entrer en agonie, certes, mais il arrive que l’on tienne par-dessus tout à n’en pas sortir.
Pas de tapage, d’effets d’annonce, de médiatisation. Ce sera un tout petit livre. Je compte sur du bouche-à-oreille, des ventes à la sauvette à l’occasion de représentations privées, un ami qui en parle à un autre et ainsi de suite, entre gens qui se reconnaissent dans des passions partagées. Tout cela me plaît. L’on ne couvre pas de paillettes et de fluo ces bombes que l’on pose au plus près de l’âme,,,
La vérité la plus essentielle, celle dont on ressent un besoin presqu’avide, ne supporte guère plus que le ton murmuré d’une confidence. C’est dans l’oreille de qui entend, qu’elle fait un bruit de tonnerre.
Frank Pierobon
16 juillet 2021
"Ma mère se plaignait de devoir être à la maison « et infirmière et assistante sociale et ménagère et institutrice et couturière et psychologue tour à tour ». Si elle vivait encore, elle devrait ajouter « et en plus, je dois devenir toxicologue avertie ».
Eh bien oui, la cuisine est la clé de la toxicologie moderne : vous y apprendrez à éviter des poisons. Dioxine, métaux lourds, certes. On naviguera aussi à vue au travers d'autres pollutions aussi diverses qu'invisibles et subtiles. Pensons perturbateurs endocriniens que l'on retrouve... en cuisine. Pensons à divers additifs et résidus de traitement... que l'on retrouve en cuisine. Pensons nanoparticules.... que l'on retrouve en cuisine industrielle. La liste est infinie.
La clef? Contourner ces petits diablotins modernes de notre mieux (les éviter radicalement est quasi hors de portée) et, simultanément, renforcer les défenses immunitaires grâce à une cuisine ressourçante !
Je ne connais pas d’autre moyen pour se sortir de la confusion ambiante actuelle que d’accepter ce nouvel état de fait et de s'adapter au lieu de nier.
Pour vous éviter des kilomètres de documentation à trier, j’ai tenté dans mes guides culinaires de faire la synthèse des pistes de santé actuelles, de manière indépendante et documentée. C'est la vision d'une ménagère ascendant journaliste: je ne suis ni diététicienne ni nutritionniste, et je n'ai pas "mis au point" de régime.
Je vous propose simplement une visite guidée de ce qui existe (et qui est efficace!).
J'ai essayé de concilier deux pôles: les gastronomes, qui ont tendance à affirmer qu'on peut manger tout, quel que soit notre état de santé; et les thérapeutes tendance trop naturo, qui vous feraient croire que "c'est le sucre qui rend malade".
Et si l'un et l'autre avaient raison, et tort aussi?
Chacun de mes livres pratiques se concentre sur des recettes de cuisine nature et saine, rapides, faciles et savoureuses, proches de notre gastronomie moderne. Elles tirent parti de tous les avantages des cuissons douce comme la cuisson à la vapeur ou les hypocuissons. J'y présente des trucs et astuces culinaires. La trame est toujours l'assiette ressourçante, composée de produits divers et variés, cuisinés chez soi en majorité.
Dans mes topos, je propose une synthèse des théories nutritionnelles d'aujourd'hui et des commentaires informés sur l'alimentation et la santé - et cela, en toute franchise puisque la petite dame fonctionne sans subsides et sans sponsors...".